nous y sommes à l’instant mais rien ne se passe comme prévu
nous contournons les trous noirs
nous avons inventé toutes sortes de stratagèmes
pour croître
au milieu des ruines comme les matsutakes
je n’ai pas les idées claires elles sont moites
brouillées par d’immenses volutes de vapeur
les matins sont peuplés d’usines aux crocs sortis
tu baves craches tu n’en sortiras pas
sans l’hostilité des machines
l’aiguille nous perce la peau à l’heure exacte
où ce qui bouge s’immobilise
les corps flottants dans le vitré procurent ombrage
tout ce qui bouge se déguise sous le soleil
en cadavres empilés
je lance des sorts à l’aide de formules
creuses pour engourdir le temps
nos rendez-vous se fraient un chemin entre les cris
les mots nous lâchent
comme l’aorte ou des chiens
Franklinia s’est éteinte à l’état sauvage
mon père déplace les pilules dans les cases horaire
nos dégoûts suivent le courant des eaux
je respire mal et toi
tu te divises encore
Bérard, Cassie. 2023. Horaire vivant. Réécrire la COP15. Cahier virtuel. Numéro 8. En ligne sur le site de Quartier F. https://quartierf.org/fr/article-dun-cahier/horaire-vivant